Haine
Haine
Par Anne Holt. Reliure: Broché, 576 pages.
Présentation de l'éditeur
La quatrième enquête de Vik et Stubø.
24 décembre 2008. L évêque de Bergen est poignardée à mort dans une rue déserte. L'inspecteur principal Yngvar Stubø est chargé de l enquête. Pour lui, ce crime n a pas de mobile : pourquoi une femme de soixante-deux ans, mariée, mère de famille aimée, serait-elle prise pour cible ?
Alors qu Yngvar recherche l assassin, les crimes se multiplient à Oslo : une jeune femme retrouvée dans le sous-sol d un hôtel de luxe, un prostitué repêché dans le port, un quadragénaire battu et détroussé dans un parc en pleine nuit... Faut-il voir une logique à cette succession macabre ? Croyant enquêter sur de simples meurtres, la police va tomber dans un engrenage diabolique.
Prix : EUR 22,80*
extrait:
C était la vingtième nuit de décembre. L un de ces samedis soirs si faussement prometteurs avait glissé en douce vers le dernier dimanche de l avent. Les gens vadrouillaient toujours entre les restaurants et les bars, tout en maudissant les violentes chutes de neige qui avaient attaqué Oslo à l improviste quelques heures plus tôt. La température avait ensuite grimpé à trois degrés au-dessus de zéro, et tout ce qui restait de cette ambiance de Noël, c étaient une boue grise sur des plaques de verglas et des lacs de neige fondue.
Une enfant se tenait immobile au milieu de Stortingsgaten.
Elle était pieds nus.
« Quand les nuits rallongent, chantait-elle à mi-voix, et quand le froid s installe... »
Sa chemise de nuit était jaune clair, ornée de coccinelles sur la poitrine. Les jambes qui dépassaient sous le vêtement étaient fines comme des baguettes chinoises, les pieds plantés dans la neige fondante. Cette enfant fluette et à moitié nue avait si peu sa place dans le tableau urbain nocturne que personne ne l avait encore remarquée. La saison des réceptions précédant les fêtes de fin d année atteignait son apogée, et chacun avait assez de quoi s occuper. Une gosse à moitié nue fredonnant en pleine nuit dans une rue de la capitale devenait tout à fait invisible, comme dans un des livres que la petite fille avait chez elle, où de passionnants animaux d Afrique se dissimulaient dans des dessins de paysages norvégiens, incrustés dans l écorce et le feuillage, presque impossibles à distinguer car ils n étaient pas dans leur milieu naturel. --