Le sevrage s'annonce difficile. Très prisé des Français, mais aussi des médecins qui l'ont toujours connu, le Di-Antalvic vit ses derniers jours aux côtés du Propofan et de ses génériques, avant le retrait des officines prévu le 1er mars. Près d'un demi-siècle après le début de sa commercialisation. « Comment allons-nous soulager les gens ? », s'interroge Michel Combier, de la branche généraliste de la CSMF. Certains patients partagent de leur côté leur incompréhension sur les forums en ligne, tandis que d'autres entreprennent de constituer des stocks.
Arrêts cardiaques
Aussi, la revue Prescrire a-t-elle jugé bon de rappeler les dangers du dextropropoxyphène, dérivé de la morphine, pouvant entraîner la mort en cas de surdose. Si les suicides au Di-Antalvic ont été montrés du doigt, « des arrêts cardiaques surviennent aussi chez certains avec une posologie normale », déplore Bruno Toussaint, rédacteur en chef. La revue préconise en remplacement du paracétamol ou d'autres opioïdes tels que la codéïne ou le tramadole. Et ça marche. Pour preuve, l'expérience du CHU de Toulouse, qui a supprimé le dextropropoxyphène de sa pharmacie depuis bientôt six ans.